Littérature, actualité et Histoire.

Depuis longtemps, je pense que la littérature est un complément vivant et indispensable à l’Histoire et à l’actualité.
Les manuels d’Histoire réduisent souvent les faits à une date et à un nombre de morts. Sans engagements.
L’actualité nous est transmise selon les opinions du journaliste et ce qu’on l’autorise à révéler.
La littérature passe par le filtre de l’auteur mais elle donne vie à ceux qui n’étaient dans le manuel d’Histoire qu’un "tas fumant" pour citer Rimbaud dans "le mal".
Je viens de lire "J’ai couru vers le Nil" d’Alaa El Alswani. Dans ce roman, les personnages sont, je suppose, des personnages de fiction, mais leur engagement dans la révolution de 2011 en Egypte, nous fait comprendre comment les événements se sont déroulés, qui étaient les tenants et les aboutissants. Nous partageons les tortures. Les journaux disent : tant de gens ont été incarcérés. Ils ne racontent pas les souffrances et les humiliations que subissent les prisonniers. La littérature nous aide à entrer en empathie et à prendre de la distance. On comprend que sans faire la Une de la presse, l’Egypte est loin d’avoir pansé ses plaies.
"Je vous écris de Téhéran" de Delphine Minoui, nous fait vivre au quotidien les difficultés et les risques permanents que posent les Talibans, ce que les médias nous résument par la censure.
Le cinéma peut jouer le même rôle mais les mots imprègnent notre mémoire parce que dans la littérature, nous créons nos propres images à partir des phrases.

carte de l’Iran.