Les accords d’Evian ont-ils été synonyme de paix ?

Après huit ans de combats terribles et meurtriers, de part et d’autre, les accords d’Evian mettent fin à la guerre d’Algérie. Malheureusement, les conflits n’ont pas cessé immédiatement. Les Algériens libérés ont réglé leurs comptes avec les Harkis et nombreux sont ceux qui sont morts, tous ceux qui n’ont pas eu le temps de fuir. Ceux qui ont réussi et qui ont cru à la France, ont été bien déçus en arrivant sur le continent. Ils ont été parqués, toutes les promesses envolées. Ils n’ont plus que la honte. Pour les Algériens, ce sont des traitres, pour les Français, ils sont embarrassants ; ils ont aidé l’armée française mais ils ne sont pas moins des Arabes et ils font tache dans l’univers de 1962.
Par ailleurs, les militaires, les anciens colons rentrés en métropole, ceux qui ont perdu un frère, un fils, un mari, ont la haine de l’Arabe et longtemps encore après le cessez-le feu, des "ratonnades" ont lieu. Comme avant la guerre, les Arabes qui ont souhaité garder la nationalité française, qu’ils avaient de fait, ont connu deux poids deux mesures pour trouver du travail, un logement décent...On les a parqués eux aussi d’abord dans des bidonvilles puis dans des grands ensembles, loin du coeur des villes et on s’étonne que leurs fils et petits-fils se révoltent.
Aujourd’hui, 19 mars 2015, je lis dans la presse que les maires FN débaptisent la rue de leur ville qui s’appelle rue du 19 mars 1962, en l’honneur de tous ceux qui ont combattu, pour la renommer en l’honneur de membres de l’OAS.
Les maires ont ils tant de pouvoirs ? Le ministre de l’intérieur et le président de la République n’ont ils pas leur mot à dire ? C’est une incitation à la haine.