Accueil > Littérature > Critiques de livres > Rose

Rose Rose

dimanche 4 mai 2014 par Elisabeth

Pas de message pour cet article

Rose
Guy de Maupassant
BIOGRAPHIE 1850-1893
Pourquoi j’ai choisi cette nouvelle ?
- parce qu’elle présente les « caractéristiques » du style de Maupassant mais elle rompt avec la vision du conteur normand, figée par les séries télévisées.
L’action se déroule à Cannes.
Toujours dans le souci de démystifier le conteur normand aux critiques acerbes, à l’atmosphère sinistre des nouvelles normandes, celle-ci est colorée, sensuelle, odorante, parfumée…
Publiée dans les contes du jour et de la nuit ; 1885

Comment est-elle construite ?
C’est une nouvelle enchâssée : pour Maupassant, cela relève du conte, de l’oralité puisque c’est quelqu’un qui raconte, on ne sait pas où est la vérité et cela permet même d’exagérer certains faits.
Une chronique, la fête des fleurs de Canne.
Une conversation entre deux femmes à propos de l’amour.
Une anecdote extraordinaire racontée par l’une d’elles.
Retour sur le présent.
Les espaces typographiques des deux premières parties sont à peu près équivalents, celui de l’anecdote est le double, il représente un certain laps de temps qui s’évalue en mois.

La fête des fleurs, quel est son intérêt ?
Elle plante le décor. Pour Maupassant c’est très important. « Dans tout roman de grande valeur, il existe une chose mystérieusement puissante, l’atmosphère spéciale. Créer l’atmosphère d’un roman, faire sentir le milieu où s’agitent les êtres, c’est rendre possible la vie du livre ; voilà où doit se borner l’art descriptif mais sans cela rien ne vaut ». Atmosphère et mise en scène sont les mots-clés

C’est une chronique.
Maupassant a utilisé la dépêche qu’il avait reçue pour « le Gaulois ». Il y ajoute les deux femmes qui vont jouer un rôle important. Elles sont ensevelies sous les fleurs (image morbide).
On signale leur existence mais ce sont les fleurs qui occupent le premier plan ; ce sont elles qui créent l’atmosphère : les couleurs, les senteurs, la volupté (le lit, les épaules), le luxe des rubans de soie, du satin blanc, le landau, les corbeilles géantes. C’est par elles que la différence de classes sociales apparaît car les fleurs du cocher sont moins nobles.

Après la description de cette ambiance de fête, vient l’inquiétude ; le landau est comparé à une bête, une bête roulante avec des yeux étranges, autrement dit à un monstre.
A plusieurs reprises nous allons retrouver la fête ou le bien-être puis la violence et l’inquiétude.
On suit l’itinéraire de la voiture, on arrive sur un boulevard immense où se déroule l’essentiel de la fête. On assiste à une bataille de fleurs mais on retrouve le vocabulaire de la violence et de la guerre « passent dans l’air comme des balles », « vont frapper une armée de gamins », « on se mitraille », « le char », « Sous la menace du choc » « projectile gracieux ».
« Arsenal », après une heure de bataille », « repos du guerrier ».
Les gendarmes empêchent « brutalement en repoussant » les vilains de se mêler aux riches.
C’est une fête réservée aux riches.
Maupassant est contre l’injustice mais il ne renoncerait pas à ses privilèges.
« Les jolies femmes vêtues de rouge…comme des diables » annoncent déjà l’histoire qui va suivre, le bavardage immoral des deux femmes.

Description d’un paradis « là tout n’est qu’ordre et beauté luxe calme et volupté »puis le paysage se transforme en troupeau de bêtes monstrueuses animaux apocalyptiques.
A nouveau le décor la lourde couverture, le soleil couchant et les femmes languissantes.

Portrait des femmes : elles sont riches, elles sont du bon côté de la fête, elles ont des serviteurs, elles n’ont ni classe ni vertu.

Comme toujours chez Maupassant, la chute est surprenante, celle-ci est savoureuse.


Ecrire un commentaire sur l'article ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n'apparaîtra qu'après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message
  • Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.