Accueil > Ecriture > Mes écrits > Romans > Le thé des écrivains. Chapitre XIII. Le jardin de l’Alchimiste et Melancholia (...)

Le thé des écrivains. Chapitre XIII. Le jardin de l'Alchimiste et (...) Le thé des écrivains. Chapitre XIII. Le jardin de l’Alchimiste et Melancholia .

jeudi 19 novembre 2015 par Elisabeth

Pas de message pour cet article

Elise dormit peu cette nuit-là. Après avoir contemplé son jardin, elle pensa qu’elle aurait pu le construire comme le jardin de l’Alchimiste à Eygalière dans les Bouches du Rhône.
Les trois couleurs de base étaient bien respectées mais elles se trouvaient ici ou là éparpillées. A Eygalières, on suivait une chronologie dans la recherche du sens de la vie.
L’oeuvre au noir, la naissance, l’enfant et ses automatismes. L’oeuvre au blanc, le développement intellectuel et l’affectif. Enfin, l’oeuvre au rouge, la spiritualité.
Tous les humains n’y parviennent pas et restent dans l’oeuvre au blanc.
Le jardin de l’Alchimiste est précédé d’un jardin aux plantes aromatiques connues pour leur utilisation en cuisine mais également pour leurs vertus médicinales.
Elise se demanda si elle aurait le courage de redessiner le jardin et si Charles l’accompagnerait dans son projet. Pourtant, " au soir de sa vie", alors qu’elle tentait d’en faire le bilan à travers ses critiques d’ Art, il lui sembla que le jardin devait représenter ses convictions.

JPEG - 2.3 Mo
Le jardin de l’Alchimiste.

Pour le moment, il s’agissait de terminer le chapitre entamé.
Etablir un lien entre les grandes dates de l’Histoire du XXe siècle et leur incidence sur l’Art.
Fin XIXe, la photographie avait métamorphosé les concepts en peinture pour donner naissance à l’Impressionnisme ; la photographie aérienne avait donné les prémices de l’Art abstrait avec ses formes géométriques, l’horreur des tranchées était à la base du Surréalisme, la seconde guerre mondiale avec ses privations et ses craintes mettait en place la mesure de l’Art contemporain où toute matière peut devenir une oeuvre d’Art, le Pop Art avait pris ses sources dans la société de consommation.
C’étaient des faits bien établis. Ce qu’Elise voulait démontrer, c’était l’évolution de l’angoisse de l’Homme face à un destin qui lui échappait au fil du temps.
La Mélancolie était présente dans la littérature depuis Homère. Bellérophon, Ulysse, des héros talentueux, intelligents, généreux, sont persécutés par les dieux. Si les dieux les rejettent, les hommes les bannissent. Ainsi naît l’exil et la solitude et l’angoisse.
Mélancolie, spleen, naturellement, on pense à Baudelaire, aux Romantiques, à Virginia Woolf... Les peintres n’ont pas craint de la nommer. Dürer en a peint plusieurs allégories, Cranach également, Raphael, toutes les Natures-mortes qui représentent simultanément la vie et la mort. Au XXe siècle, Munch, Hopper... en ont fait des transpositions.

  • Melancholia Dürer - JPEG - 305.4 ko Melancholia
    Dürer
  • Mélancolie Cranach - JPEG - 253.8 ko Mélancolie
    Cranach
  • Mélancolie Hopper - JPEG - 470.3 ko Mélancolie
    Hopper
  • Christ mélancolique Dürer - JPEG - 87.7 ko Christ mélancolique
    Dürer

Des Christ mélancoliques existent. Sont-ils le reflet de la mélancolie du peintre ? ou la question s’est elle posée au Christ ? A t-il au Mont des oliviers été atteint par la mélancolie au point de douter ?
"Pourquoi m’as tu abandonné ?" Au moment de mourir.
La mélancolie est un rejet de la vie et un regard créatif sur l’imaginaire. C’est l’angoisse de l’absurde condition de l’homme qui naît pour mourir.

JPEG - 166.1 ko
vanité. Steenwijck

La mélancolie, avec son regard tourné vers l’au-delà est constructive.
Qu’en est-il dans ce siècle de la démolition ?

Elise se rendit à la cuisine pour préparer du thé.
Chez Grand-mère Louise, il n’y avait jamais de thé. Elle avait horreur de ça.
Quand et comment avait-elle découvert les délices de ce breuvage ?
Françoise, sa mère, n’en buvait pas non plus.
Christine, sa sœur en achetait de délicieux. C’était sûrement là qu’elle avait appris à aimer le thé. Chez Madeleine, une amie qui avait vécu en Angleterre, elle y ajoutait le traditionnel nuage de lait.
De passage à Lyon, elle s’était rendue à la librairie "Raconte-moi la terre" où l’on vendait le thé des écrivains de divers pays. Elise aimait particulièrement le thé des Italiens à la figue.
Christine, comme Anne, n’était plus de ce monde. Elise avait enterré ou brûlé plusieurs fois son enfance.


Ecrire un commentaire sur l'article ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n'apparaîtra qu'après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message
  • Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.