L'automobile club du Caire. L’automobile club du Caire.

samedi 8 novembre 2014 par Elisabeth

C’est un roman historique puisque l’auteur n’était pas né quand se déroulaient les événements qu’il nous relate.
Après un préambule relatif à l’invention de l’automobile en Allemagne par Benz, nous plongeons dans l’Egypte sous domination anglaise. L’automobile s’est développée, pour les plus riches, au point de transposer l’esprit club "so english" en automobile club. Il est géré par un anglais venu faire fortune et dorer son" blason" parce qu’il n’aurait pas en Angleterre la situation qu’il occupe au Caire. Il méprise les Egyptiens qu’il embauche ; il ne les considère même pas comme des hommes.
L’histoire commence vers 1940. A cette époque, l’Egypte est un royaume. L’Angleterre lui a accordé son indépendance en 1922 mais la zone du canal de Suez est sous contrôle anglais et l’esprit colonisateur est toujours présent.
Les clients de l’automobile club sont des Anglais et des riches Egyptiens et surtout le roi d’Egypte, débauché, corrompu, incompétent, ne se préoccupant pas de son royaume.
Les employés sont égyptiens. Ils travaillent dur pendant des heures pour un maigre salaire. Leur chef, un proche du roi est cruel. Ils ont peur de lui et acceptent tout, même d’être battus, pour ne pas perdre leur salaire.
Tout bascule lorsqu’un employé très respecté par ses collègues meurt après avoir été frappé.
L’atmosphère du roman est très lourde pour deux raisons : Les difficultés de vivre des Egyptiens humiliés dans leur propre pays et la montée de la révolte qui mènera à la révolution de 1952. Dans ce roman, elle en est aux balbutiements.
Nous sommes loin de la tendresse de "l’immeuble Yacoubian". Pourtant Les difficultés de vie étaient au rendez-vous : Des postes qui échappent à des jeunes parce que le père est concierge, des jeunes filles qui ne trouvent de travail qu’en échange de leur corps...L’immeuble Yacoubian, qui a perdu de son prestige, qui abrite toutes sortes de communautés est comme un havre de paix et de fête.
Ces deux romans nous aident à comprendre les difficultés de l’Egypte actuelle.



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