Les femmes qui lisent sont dangereuses. du 19 janvier 2023.
dimanche 22 janvier 2023 par
Journée périlleuse. Grève des transports. Panne informatique en ce qui concerne le métro lyonnais. Jour de neige.
Rien n’arrête les femmes dites dangereuses lors qu’il s’agit d’échanger des lectures et de partager un bon repas avec les spécialités que tout le monde apporte et le délicieux plat principal que prépare la maitresse de maison. Cette fois-ci, c’était chez Jacqueline qui nous avait préparé un savoureux sauté de veau. Le gâteau était offert par Sabine qui fêtait son anniversaire.
On oublie tous les soucis des unes des autres et de l’extérieur, on s’évade dans la littérature.
J’ai ouvert la séance avec "impossible" d’Erri de Luca". Cela raconte l’histoire d’un homme qui part marcher en montagne. Il part tôt parce qu’il aime être seul.
Ce jour-là, il y a un homme devant lui, à quelque distance. Il garde son rythme tout en faisant attention de ne pas rattraper l’homme. soudain, il ne le voit plus. Il ne se pose pas de questions, il continue. Il parvient à un endroit panoramique et regarde à la jumelle le paysage. Il voit alors des tissus dans la crevasse, puis un homme. Il appelle les secours, les attend pour qu’ils trouvent l’endroit et s’en va.
Il est convoqué par la police comme témoin puis comme suspect parce que l’homme de la crevasse, a appartenu, comme le narrateur, à une organisation révolutionnaire dans leur jeunesse et il a trahi toute l’organisation qui a passé un long temps en prison.
La magistrat veut faire avouer au narrateur qu’il a agi par vengeance tandis que le narrateur affirme que c’est une coïncidence, qu’il ne l’avait pas reconnu,qu’il est innocent.
Le livre pourrait être une pièce de théâtre parce que ce sont ses interrogatoires où le magistrat tente de le faire fléchir alors que le narrateur soutient la thèse de la coïncidence.
Le lecteur s’interroge. coupable ou innocent ?
S’adapter. Clara Dupont-Monod.
Roman autobiographique. Prix Goncourt des lycéens, prix Femina, Prix Goncourt au Japon.
C’est l’histoire d’une famille classique, deux parents, deux enfants quand nait un troisième enfant, handicapé qui vit couché, qui ne parle pas. Ce sont les pierres qui racontent. Elles sont témoins neutres et elles appartiennent à cette nature dure des Cévennes.
La réaction des parents est présentée en introduction. C’est le drame. Il faut réorganiser la vie de la maisonnée.
A partir de ce moment là, le roman est divisé en trois parties.
L’ainé qui s’occupe beaucoup de son petit frère, la matin avant d’aller à l’école et l’après-midi après l’école et le soir. Il ne se sacrifie pas, même si cela soulage ses parents, il aime son petit frère ; on sent qu’il est très attaché à cet enfant.
La cadette ressent du dégout pour ce petit frère baveux, qu’il faut changer, nourrir. Elle est révoltée parce qu’elle se sent abandonnée par son frère ainé qui a cessé de s’occuper d’elle.
L’enfant qui remplace.L’enfant handicapé est inscrit dans un centre spécialisé. L’ainé a l’impression de l’abandonner. Il est contre la décision de ses parents. Pourtant, l’enfant sort souvent de son centre, certains week-end, l’été... Puis il meurt au moment où la mère se retrouve enceinte, avec la certitude que l’enfant sera normal. Ce quatrième enfant aura des difficultés à prendre sa place.
Clara Dupont-Monod était la cadette.
Là où chantent les écrevisses. Délia Owens.
Le roman est publié en 2021 mais l’histoire commence en 1950 dans une famille pauvre de Caroline du Nord. Il y a cinq enfants. Le père boit. Petit à petit, la maison se vide. D’abord la mère très élégante avec des escarpins, ce qui n’était pas son habitude puis les garçons, un à un, il ne reste que la petite Kya, six ans, que les habitants du village appellent "la fille du marais". De toute évidence, son père ne s’occupe pas d’elle. Elle vit de sa connaissance de la nature que son frère lui a enseignée. Ce qui est comestible et ce qui ne l’est pas, ce qui soigne. Elle se fabrique des sortes d’herbiers, très jolis. Elle rencontre un jeune homme, Tate qui lui apprend à lire et l’encourage à fabriquer toute sorte d’objets avec les éléments de la nature qu’elle trouve, les coquillages aussi. Tate doit partir pour ses études. Deuxième abandon. Des touristes passent par ce coin de Caroline, visitent, dont un jeune homme qui viole Kya puis est retrouvé assassiné. La police enquête.
Le miroir de nos peines. Pierre Lemaître.
Troisième volume de la trilogie, après "Au revoir là haut" et "les couleurs de l’incendie".
Le lecteur retrouve Louise, la fille de la gardienne de l’immeuble où vivait Edouard Péricourt, dans le premier volume.
Louise est institutrice et sert aussi au restaurant de monsieur Jules. Parmi les clients, le docteur Térillon, vient déjeuner tous les samedis. Il fait une proposition surprenante à Louise, qu’elle se déshabille devant lui. Elle refuse et chaque samedi, il fait la même proposition. De guerre lasse, elle accepte. Dès qu’elle est déshabillée, il se tire une balle dans la tête. Paniquée, Louise sort en courant et se retrouve nue sur le boulevard.
Le roman est composé d’une alternance entre les chapitres, ceux qui se passent dans la vie civile et ceux qui se déroulent au front, sur la ligne Maginot, l’invasion de la Belgique par les nazis, dans les tranchées...
Dans le civil, nous rencontrons un personnage haut en couleurs Maitre Désiré Mignot. Avocat d’une veuve accusée d’avoir tué son mari.il obtient son acquittement Puis il disparait parce qu’il n’avait jamais fait d’étude de droit. L’année précédente, il était instituteur sous le nom de Monsieur Mignon. Puis nous le retrouvons sous le nom de Désiré Mignard, pilote sans être monté dans un avion, chirurgien parti avec la caisse et enfin, prêtre de la congrégation de Sainte Ursule où il dit la messe avec des prières en latin que personne ne connait mais il a réponse à tous ceux qui se posent des questions sur ses prières.
Louise apprend que sa mère a eu un amant et qu’un enfant est né de cette liaison.Elle veut le rechercher. C’est l’exode, elle part sur les routes de France avec Jules le patron du restaurant et le Mignot, Mignon,Mignard, je ne sais comment l’appeler, la faux prêtre.
Pourquoi l’histoire a effacé les femmes. Titiou Lecoq.
La prestation de Myriam a été bousculée par l’arrivée du ramoneur venu pour la cheminée. Non seulement nous avons dû changer de pièce mais le bruit ne nous a pas été épargné.Si elle nous a donné des faits que nous connaissions, elle n’a pas eu le temps de nous dire pourquoi les femmes ont été effacées de l’Histoire.