L’exposition du Musée du quai Branly : tatoueurs
samedi 3 mai 2014 par
Le « 3 mai
Musée du quai Branly
Je lis dans le « Monde » que le Musée du quai Branly consacre une exposition aux tatouages. Elle s’appelle « tatoueurs tatoués ».
Je me demande quelles œuvres vont être exposées. Des hommes et des femmes nus ?
Les mêmes tous les jours ? Une partie renouvelable ? Un tiers, comme au Sénat ? Des anonymes ? Des gens célèbres ?
Immédiatement, je pense au roman d’Eric-Emmanuel Schmitt, « quand j’étais une œuvre d’Art ». Vous l’avez lu ? Je vous le recommande.
Je pense aussi à Sabine qui pourrait exposer sa Camille nue et sa Rose tatouée (comme le titre d’un film que les plus de vingt ans ont peut-être vu.)
Après toutes ces interrogations, je lis l’article.
Il s’agit d’anoblir le tatouage pour qu’il soit un Art au même titre que la peinture ou la sculpture.
Selon les commissaires de l’exposition, ce n’est pas une mode ; son histoire remonte au XIXe siècle quand les tatoueurs se sont posé la question du trait, de la composition et de la palette. Il faut attendre 1970 pour qu’ils soient reconnus comme artistes.
Quoi qu’il en soit, la nature du support ne peut pas être reléguée au second plan.
Autre problème, lorsqu’un peintre meurt, son œuvre demeure ; quand un tatoué meurt, l’œuvre meurt avec lui.
Si c’est de l’Art, c’est de l’Art éphémère.
Comment le tatouage peut-il entrer dans le marché de l’Art ? Cette question-là, c’est le journaliste qui la pose.