Calacas
lundi 21 juillet 2014 par
Comme à chaque spectacle, Bartabas donne du rêve dans l’esthétique, le symbole et la poésie.
Calacas, son dernier spectacle, sans négliger aucune des vertus annoncées ci-dessus fait la part belle au rire et à la fête avec des scènes très humoristiques et la musique tonitruante des cuivres et rythmes mexicains. S’ajoutent à cela les tambours des chichineros et l’orgue de barbarie pour la note nostalgique.
On entre sous un chapiteau à peine éclairé parce que la scène est déjà occupée et doit garder tout son mystère pour l’effet de surprise. Soudain, les portes se ferment et des paravents en dentelle de fer forgé ou imitation s’allument, derrière le dernier rang de spectateurs et la magie commence. Le spectacle se déroule sur deux niveaux : la scène centrale qui s’éclaire en même temps et une piste circulaire cachée par les paravents, tout en haut du chapiteau où les chevaux semblent voler au-dessus des spectateurs. A ce niveau, également, les percussionnistes sont dispersés et se répondent en musique
Deux thèmes se "chevauchent" (pour faire un mauvais jeu de mots) : une certaine histoire du Mexique et les antagonistes que sont la vie et la mort.
Tous les cavaliers sont des squelettes, mannequins ou danseurs-équestres.
"une danse de mort, c’est aussi une danse de vie" Bartabas.
Le spectateur voyage dans le temps et dans ses propres phantasmes par rapport à la vie, à la mort.
Certains épisodes de ce carnaval macabre rappellent des tableaux de Chaghal, ceux où les fiancés sont dans les airs.
Réalisme, rires, poésie et beauté plastique s’accordent pour raconter en deux heures à peine l’Histoire oubliée du Mexique. Cela crée du recul pour regarder la mort en face.