Lettre ouverte à Fred Vargas. Lettre ouverte à Fred Vargas.

vendredi 3 mai 2019 par Elisabeth

Madame Audoin-Rouzeau,
Je m’adresse à la citoyenne qui nous a gâché notre "Grande librairie" du 1er mai.
Sur un ton monocorde, vous nous avez au moins répété quatre fois la même chose, les lieux communs que tout le monde connait. Quand François Busnel vous disait "on a bien compris" mais quelles sont les solutions ? Vous repartiez dans votre litanie sans vraiment lui répondre. Je vous avais déjà supportée d’une oreille distraite chez Augustin Trappenard, ce mercredi, c’était insupportable. Accaparer l’émission d’une voix monocorde pour dire ce que tout le monde sait, m’a contrainte à interrompre cette ouverture sur la culture, sur le plaisir de lire que je suis avec assiduité.
Je n’ai pas pu imaginer que Marc Dugain allait redire la même chose, au risque que vous l’interrompiez.
Beaucoup de regret pour Enki Bilal que j’adore et admire depuis tant d’années.
Vous avez défendu des causes fort louables au cours de votre vie mais dans votre biographie, je n’ai rien trouvé concernant l’écologie. Or vous n’avez pas vingt ans, alors, qu’avez vous fait pendant un demi siècle contre la catastrophe que l’on découvre ?
Que vous a t-on transmis sur les événements de 1968 ? Vous étiez une petite fille, donc vous ne pouvez pas savoir ce qui s’est passé.
Nous les soixante-huitards, nous devrions être en colère parce que ce sont nos valeurs qui sont bafouées. Nous nous sommes révoltés dès l’apparition des grandes surfaces
contre les lobies dont vous parlez. Nous avons défendu le commerce de proximité, nous avons lutté contre la société de consommation. Peace and love, cela faisait rire mais c’était une mise en garde que personne n’a écoutée parce qu’il fallait déjà posséder une plus grosse voiture que celle de son voisin, une plus belle maison etc...Le ver était dans le fruit. Le ver venait des Etats-Unis d’Amérique, ceux qui refusent aujourd’hui de signer tous les accords anti-pollution.
Que réclament les enragés des carrefours ? Plus de pouvoir d’achat pour aller tous les vendredis acheter toute sorte de produits inutiles qui engraissent les lobbies.
Retournez à vos romans policiers dans lesquels je n’arrive pas à entrer mais ils ont du succès. Tant mieux pour vous.
Que voulez-vous faire quand les Etats-Unis d’Amérique et la Chine se rient des traités et continuent à polluer ? Quand les pays pauvres rêvent d’atteindre le niveau de vie des pays dits développés, quand les exclus veulent avoir le niveau de vie des grosses fortunes ?
Je trie mes déchets par acquis de conscience mais pas par conviction.
Il faudrait changer l’industrie de A à Z. Surtout les mentalités. On sait qu’il faut du temps.



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