Danger lecture du 19 mai : la relation parents /enfants dans la (...) Danger lecture du 19 mai : la relation parents /enfants dans la littérature.

lundi 23 mai 2016 par Elisabeth

Pas Pleurer. Lydie Salvaire. Prix Goncourt 2014
Lydie Salvaire raconte la vie de sa mère réfugiée espagnole pendant les événements de 36 et la montée de Franco au pouvoir. L’auteur se fait le porte-voix de cette femme qui n’a jamais réellement appris le français. Le récit est truffé de mots en espagnol, en patois et en français écorché.
C’est un hommage à sa mère. Parfois, on se demande qui parle ? La fille ? La mère ?
La fille, dans son hommage veut comprendre le passé de la mère qui n’a fait que survivre à un grand amour vécu pendant cette année 36. Sa vie, s’est arrêtée là.

L’homme de ma vie. Yann Queffelec.
Ce roman est écrit vingt ans après la mort de son père, Henri Queffelec, écrivain scénariste mort en 1992.
L’auteur a parfois l’impression de s’être trompé de famille. Il s’y sent mal. Il fait tout ce qu’il peut pour attirer l’attention de son père mais celui-ci n’a de regards que pour le fils ainé. La situation s’aggrave quand Yann reçoit le prix Goncourt pour "Noces barbares" en 1985. Officiellement, Henri n’a pas lu le roman de son fils. L’a t-il lu en cachette ? On ne le saura jamais. Lui qui est reconnu comme un grand écrivain de la mer, n’a jamais obtenu de prix littéraire. Il est blessé.
Yann n’a jamais cessé d’admirer son père. C’est ce père qui ne le regardait pas qui lui a transmis l’amour de la mer et de l’écriture.

Le bal. Iréne Némirovsky.
Antoinette, adolescente, rêve d’aller au bal qu’organisent ses parents, des banquiers parvenus qui veulent s’introduire dans la haute société. Sa mère, qui veut paraitre jeune encore refuse qu’Antoinette paraisse au bal. Alors, pour se venger, la jeune fille jette dans le fleuve les invitations. Tout est prêt pour le bal mais que font les invités ? Ils n’arrivent pas. C’est l’occasion de régler des comptes en reportant la faute sur les uns, les autres.
Sans que ce soit une autobiographie, Irène Némirovsky s’est inspirée de sa relation avec sa mère qui ressemble étrangement à celle d’Antoinette.
L’auteur, russe juive est morte en camp de concentration en 1942.
Elle a reçu en 2004 le prix Renaudot posthume pour " Une suite française".

La saison de l’ombre. Léonora Miano Prix Femina 2013.
L’histoire se déroule dans la brousse camerounaise avant la colonisation, au moment de la traite négrière. On ne se place pas du côté de ceux qui partent en esclavage mais du côté de ceux qui restent au village.
Un incendie a eu lieu dans un village de la tribu Molongo, à la suite duquel douze hommes ont disparu. Dix adolescents, deux adultes.
Le roman retrace la douleur des mères qui ont perdu leur fils, la douleur des hommes qui ont perdu leur territoire et leur passé. La découverte de l’océan dans leur recherche des douze hommes disparus.
Les mères dont l’enfant a disparu sont regroupées dans une case où elles rêvent et leur rêve a une signification.
le vocabulaire est très poétique pour désigner les objets des "pieds de poules" (les négriers). Le fusil est un roseau cracheur de feu, l’ombrelle, une fleur en tissu...

Lumière de Pointe-Noire. Alain Mabanckou.
L’oeuvre est dédiée à sa mère qu’il n’ a pas revue depuis son départ du Congo alors
qu’il est âgé de vingt-deux ans. Des circonstances font qu’il ne peut arriver à temps pour ses obsèques. Elle lui avait dit : " fais ce qu’il te plait, ne me déçois pas."
C’est une suite de rendez-vous manqués entre une mère analphabète et un fils professeur au Collège de France. Les titres des chapitres sont des titres de films.
Dans sa leçon inaugurale au Collège de France, Alain Mabanckou met l’accent sur les cultures qui marqueront le siècle et sortir de la colonisation sans être victime.

Enfance. Nathalie Sarraute.
Roman autobiographique qui raconte comment la petite Nathalia a peu à peu été abandonnée par sa mère. Elle a dû quitter sa Russie natale, sa mère, pour vivre chez son père à Paris. Le père est ingénieur chimiste, très austère. Sa belle-mère est très préoccupée par la santé fragile de sa fille Eléna, demi-soeur de Natalia. Personne ne s’occupe d’elle et sa mère vient peu la voir. Leur dernière rencontre a lieu à la déclaration de la première guerre mondiale, Natalia a quatorze ans.



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