Lettre ouverte aux enseignants.

Chers collègues.
Vous allez me dire pourquoi n’as tu pas fait ce que tu nous conseilles de faire ?
J’avoue n’y avoir pas pensé quand j’étais en activité. Quand j’étais jeune, les enseignants étaient respectés, aimés parfois et nous n’avions pas ce problème d’existence et de reconnaissance.
Il faut ajouter que nos salaires sans être extravagants, étaient corrects.
Le collège pour tous était une bonne idée pour le social et l’égalité des chances, mais il fallait étudier ce qui se passerait et mettre des moyens en face.
Sont arrivés au collège des enfants dont le français n’était pas la langue maternelle et des professeurs formatés Jules Ferry et dépourvus devant ce nouveau public. A l’école normale devenue IUFM, on continuait à former des enseignants comme s’ils allaient être devant une classe homogène. C’est sûrement là qu’est né le problème des bons collèges sans Maghrébins et des mauvais collèges à population mixte et ce qui a donné les bons lycées et les mauvais lycées.
Tout a basculé avec le mammouth qui voulait dégraisser le mammouth. Il a surtout dégraissé notre représentation et nos salaires. Après lui nous avons eu une série d’incultes et des mesures qui révélaient leur ignorance jusqu’à la suppression de la formation des enseignants.
Après ce rappel historique, je vous invite à mener la bataille du réajustement de vos salaires.
Trois cents euros de plus par mois, aucun ministre n’y consentira et n’osera même pas le proposer par crainte de devoir déposer sa lettre de démission le lendemain.
Vos syndicats pourraient les réclamer mais ils ne l’ont jamais fait. Ils ignorent peut-être que vous n’êtes payés que dix mois. Ils bénéficient d’heures syndicales qui arrondissent leur fin de mois et ils oublient.
A PRÉSENT VOUS AVEZ UN PRÉTEXTE POUR VOUS MOBILISER PARCE QUE VOTRE MINISTRE VIENT DE SE MOQUER DE VOUS AVEC SES TROIS CENTS EUROS PAR AN.
Il est certain que vous ne récupérerez pas trois cents euros d’un coup mais mobilisez vous pour y parvenir petit à petit mais assez rapidement.
Arrêtez vous de travailler quand vous aurez fait votre temps hebdomadaire selon un calcul que vous effectuerez mieux que moi.
Je sais que les heures supplémentaires arrangent certains mais ce sont vos droits qui sont en jeu.
La réforme du lycée et par conséquent du baccalauréat rend les élèves responsables de leur choix et vous complique la vie mais laissez leur une chance.
Mobilisez vous sur vos problèmes d’enseignants, passeurs de savoirs et de compétences. Plus de travail demande une augmentation de salaire.
Battez-vous pour vos droits. Renouvelez le sang de vos syndicats obsolètes.
Rendez ses lettres de noblesse à ce métier magnifique.