Appel du 7 mai.

S’ABSTENIR, C’EST SOUSCRIRE

Ne pas voter Emmanuel Macron reviendra le 7 mai prochain à donner sa caution, fût-elle muette comme un bulletin blanc, à la chantre d’une France rancie, raciste et rabougrie.

Je suis à cette heure de cette tristesse de ceux qui savent que leurs mots n’ont plus d’écho. À bout d’arguments puisque tous ont été exposés, dans un monde non pas sourd, mais l’oreille spontanément ouverte aux paroles des démagogues et tendue aux sirènes du populisme. Nous n’y pouvons rien. J’aurais beau, et je vais le faire, rappeler l’histoire, convoquer les consciences, invoquer la morale ou en appeler à l’intelligence. Rien n’y fera auprès des électeurs qui ont déjà fait le choix d’un vote Le Pen.
À celles-ci et ceux-là, dont je comprends les raisons et respecte la voix, je ne m’adresse pas dans ces lignes.
Mais vous, tentez par un ni-ni d’un nouveau genre, renvoyant dos à dos la représentante d’une droite extrême et le seul candidat restant de l’expression républicaine, de grâce !

J’en vois autour de moi, et parmi jusque dans mes amis ou proches, se dire et dire, cette fois ce sera sans moi.
Alors Bon ! Viva Marine ! Advienne que pourra !
Mais comment vous réveillerez-vous le 8 mai, toute honte bue, si par concours des démissions et des compromissions le visage de la présidence avait les traits de la présidente du Front National ?
Toute honte bue face à la France chantée par Jean Ferrat, de ses vallons en collines. Honte bue de nos terres veuves de leur esprit d’ouverture et de tolérance. Honte bue des politiques qui par silence auront d’avance choisi le camp infâme d’une collaboration annoncée. Honte bue des politiques qui par leurs ambiguïtés auront fait le lit de leur ennemi intime.

Alors quelle parole porter ? Comment dire ? Que dire dans cette raréfaction de l’air, malgré laquelle il nous faut pourtant maintenir notre cohésion et rechercher un souffle ?

Assez de questions.
S’abstenir, c’est trahir !

Camarade choisis ton camp, en l’occurrence contre celui des jaunes et des bruns qui ont toujours choisi de faire de toi celui qui fabrique les canons et le même dont la chair explose sous ses tirs.
Patron, rappelle toi les compromissions à cet "État" qui fut un jour soit disant patriote et qui fit de toi tout simplement un criminel de guerre.
Fonctionnaire, toi qui fut le complice obligé de la collaboration, souviens toi d’une machine à broyer les juifs, les homos, les cocos... Seras-tu demain le composteur des renvoyés ou éliminés de la République ?

Si je fais référence au nazisme des années 30 à 45, c’est en toute logique.
L’extrême droite française existe de longue date. On connaît son idéologie xénophobe bâties sur le rejet d’un "étranger" par définition menaçant. On connaît sa vieille rengaine contre la finance qui autrefois avait le visage du juif rapace. Aujourd’hui, collée odieusement au nez du candidat de la France En Marche. On connaît ses cohortes, cachées au placard, composées de nostalgiques de Pétain, de négationnistes, et de ce qui reste des vieux carrés fascistes.
On connaît sa structure clanique par laquelle une famille règne depuis un demi-siècle sur le jackpot du vote frontiste. Faisant feu de tout bois des désespérances en attentant de prospérer, comme à son habitude, sur le magot de ses mandats et le dévoiement des fonds publics.

Lendemains impossibles !
Stop ! Nenni des chochottes qui se pincent le nez à l’heure d’un choix historique. Assez des traîtres à notre République unie, fraternelle et égalitaire. Foin des comploteurs au service de leurs seules carrières. Non au postulat du pire.
Mes amis, exhaussez mon vœux : le 7 mai la France n’aura pas la voix blanche !

Daniel Tual-Loizeau
Co-auteur de l’Horreur Pédagogique et des Peurs du Gendarme (édition Ramsay)
Élu local et rural.